Certaines personnes handicapées doivent vivre en foyer d’hébergement du fait de leur handicap. Il y a une multitude de formules d’établissements (presque toujours pri­vés) et de prises en charge. Mais, d’une manière générale, les résidents doivent reverser presque toutes leurs res­sources. Ils n’ont droit qu’à un minimum garanti, appelé « argent de poche », égal à 30 % de l'Allocation aux Adultes Handicapés (AAH). Certains n’ont que 188 euros par mois pour payer le té­lé­phone, les vêtements, la mutuelle, les loisirs. Par ailleurs, ils sont de fait considérés comme des mineurs et des assistés, sans droit de re­gard réel sur le fonctionnement du foyer. Beaucoup d’associations cumulent la di­rection du foyer et la représenta­tion des rési­dents : l’adhésion est parfois obligatoire, ce qui ne signifie pas pour autant que les adhé­rents aient leur mot à dire sur la gestion de l’association…

Enfin, les personnes handicapées vivant à domicile sont souvent dans une si­tuation pré­caire : refus de prise en charge de soins infirmiers à domicile et/ou pénurie d’infir­miers organisée délibérément par les pouvoirs publics (politique des quotas, blocage de l’installation des jeunes en secteur libéral), difficulté pour recruter des tierce-personnes, pression des conseils généraux, situa­tion catastrophique en cas d’aggravation (même tem­poraire) de leur état de santé. De plus en plus de grands handicapés sont refusés par les foyers parce qu’ils sont trop handicapés (un comble !) et doivent se « débrouiller » eux-mêmes, ou rester totalement à charge de leurs parents.

Nous demandons :

  • Création d’établissements variés et diversifiés, couvrant tout le territoire afin d’éviter le déracinement des personnes. On s’attachera en particulier à créer de petites structures, insérées dans le tissu social, en évitant de localiser les foyers dans des endroits re­tirés ! Maintien et amélioration des établissements existants.
  • Augmentation du nombre d’auxiliaires de vie dans les foyers existants. Formation et embauche de personnels qualifiés en nombre suffisant, et revalorisation des carrières et des statuts afin de faciliter leur recrutement.
  • Liberté complète et effective d’association et d’expression associative pour les résidents des foyers et établissements, cela en toute indépendance vis-à-vis de la Direction. Liberté permanente d’entrer et de sortir, d’avoir des visites. Respect de la vie privée des résidents, qu’ils soient en couple ou non.
  • Maintien d’un niveau de ressources suffisant afin de garantir une réelle autono­mie fi­nancière et la possibilité d’une véritable vie sociale. Libre disposition de moyens de transport adaptés et suffisants, avec des accom­pagna­teurs éventuellement. Possibilité pour les résidents que leur foyer soit reconnu « domicile de se­cours » afin de permettre l’ouverture de nouveaux droits : Aide Personnalisée au Logement (APL) directement versée, etc. Ceci a déjà été obtenu pour les résidents des Quinze-Vingts à Paris.
  • Pour aider les personnes dépendantes vivant à domicile, il faut créer des ser­vices publics d’auxiliaires de vie, avec un véritable statut et une véritable qualification. En cas de maladie ou d’accident, des formules d’aide, ou d’hébergement tempo­raire doivent être proposées afin d’aider les personnes âgées ou handicapées à passer un cap difficile, en cas de maladie notamment.