Monsieur le Maire,

Nous avons rencontré Mme Christine Garnier le 21 mai 2014 pour lui faire part de nos attentes sur un certain nombre de problèmes à propos de l’accessibilité à Grenoble. Le 2 juillet 2014, nous lui avons adressé un courrier récapitulant de manière détaillée l’ensemble de nos demandes, dont celles concernant des chicanes anti deux roues motorisées avec en annexe un inventaire (non exhaustif) des chicanes non conformes aux règles d’accessibilité.

Plus de sept mois après, nous regrettons de n’avoir toujours pas reçu de réponse sur ce problème qui a pourtant fait l’objet de notre part de nombreuses réclamations, et ce depuis 2008.

Nous le regrettons d’autant plus que lors de notre dernière rencontre du 10 février 2014 avec M. Gemmani, celui-ci avait annoncé que les chicanes en cause allaient être soit retirées soit modifiées. (Votre collègue Conseillère Municipale, Mme Maryvonne Boileau, était d’ailleurs présente ce jour-là.)

Nous regrettons que la nouvelle Municipalité n’ait pas repris à son compte cet engagement, à ce jour. À ce propos, nous nous permettons de vous rappeler l’engagement pris en mars 2014 par la liste « Grenoble, une ville pour tous », conduite par vous-même aux élections municipales :

« Les dispositifs des “chicanes” qui se développent dans la ville sont en effet, selon leurs dispositions, une entrave à la libre circulation de tous. Nous serons particulièrement attentif, avec les associations, et au sein de la commission communale d’accessibilité, à limiter leur nombre et à vérifier à chaque fois leur utilité et exiger leur conformité pour la liberté de circulation notamment pour les personnes se déplaçant en fauteuils roulants (Éric Piolle a d’ailleurs signé, au nom de la liste “Grenoble une ville pour tous” votre pétition). »

Pour mémoire nous rappelons très brièvement que ces chicanes ont vu le jour dans les années 2008 à l’initiative de certaines antennes de Mairie et sont devenues la politique de l’ancienne majorité municipale en vue de suppléer les moyens humains dans le maintien de la tranquillité des quartiers notamment périphériques.

Ces chicanes, l’ancienne majorité a fini par l’admettre très tardivement, ne font pas obstacle à la circulation des deux roues motorisés, elles ne font que les ralentir. Par contre, elles constituent un obstacle difficilement franchissable, voire infranchissable pour certains usagers handicapés, ce qui n’a pas empêché la ville de Grenoble de poursuivre l’installation de ces aménagements au nom d’un soi-disant « compromis ».

Ces aménagements gênent aussi d’autres usagers : personnes accompagnées de poussettes doubles et d’enfants, vélos avec remorques pour enfants...

Nous demandons qu’aucune barrière sélective ne soit dorénavant installée sans que l’ensemble des associations des personnes handicapées soit consulté. (NB : Nous sommes étonnés que la ville de Grenoble ait entrepris l’installation de barrières sélectives au parc Flaubert sans aucune concertation !)

Nous demandons le retrait de toutes les chicanes mobiles infranchissables par les personnes affectées au niveau des membres supérieurs.

La ville de Grenoble ne les a retirées que très partiellement. L’ancienne majorité s’était engagée à désinstaller les chicanes mobiles du Jardin des Poètes… Qu’en est-il à ce jour ?

Nous demandons à défaut de retrait, l’aménagement des chicanes fixes qui non seulement ne sont pas conformes à la réglementation selon laquelle tout cheminement doit avoir une largeur de 1m40, mais ne sont pas non plus conformes au « compromis » présenté aux associations en 2009, à savoir un diamètre de rotation de 1m 30.

Bien qu’elles soient évidées ces chicanes fixes dont le diamètre de rotation est très souvent inférieur à 1 m n’en constituent pas moins un obstacle absolu pour certains fauteuils roulants, les scooters pour personnes à mobilité réduite, et pour les personnes n’utilisant pas des reposes pied sur élevés. Dans de nombreux cas, ces chicanes ne permettent pas aux personnes à mobilité réduite de circuler dans des conditions normales. Il en va de même pour d’autres usagers tels que ceux accompagnés de poussettes doubles voir triples (de plus en plus répandues), de vélos avec remorques pour enfants, mode de déplacement de plus en plus courant.

Sans parler de les supprimer, il suffirait concernant certaines chicanes de déplacer l’axe central pour les rendre plus accessibles.

En conclusion, nous vous demandons de nous confirmer vos engagements et surtout de nous indiquer un échéancier précis des mesures destinées à concrétiser vos engagements – cela dans le cadre d’une réelle concertation.

Dans l’attente, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Maire, nos sincères salutations 

 

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