Il est frappant de constater que le FIPHFP verse des aides uniquement à l’employeur et à l’encadrement, et pas au travailleur handicapé ! C’est là une différence majeure avec l’AGEFIPH qui, elle, finance dans certains cas des aides person­nelles au salarié handicapé (aménagement de voiture par exemple)…

La composition du Comité National et des comités locaux est inédite dans le Secteur Public, habituel­lement organisé de manière strictement pa­ritaire. En effet, le statut de la Fonction Publique ne connaît qu'un dialogue social bipartite : les employeurs d'une part, les représentants des employés d'autre part. Ce texte, au contraire, instaure une « représentation » spécifique des handicapés par les associations… Il risque de permettre aux em­ployeurs d’utiliser les associations contre les syndi­cats, comme cela se fait souvent (par exemple) dans les conseils d’administration des hôpitaux.

Rappelons en effet que les organisations syndica­les, à la différence des associations, représentent tous les per­sonnels, y compris les personnes handi­capées. De plus, les syndicats sont confrontés à des élections qui permettent de fixer objectivement leur repré­sentativité. Par contre, la « représentativité » des associations est totalement définie (via la com­posi­tion du CNCPH) à la discrétion de l’État, donc de l’employeur ! D’ailleurs, lors de la séance d'ins­tallation qui sui­vait l’inauguration du FIPHFP, c’est la déléguée ministérielle aux personnes handicapées au Minis­tère de la Justice, une représentante de l’État-patron, qui a été élue présidente du Comité National.