La Fédération Générale des Fonctionnaires FO a publié, dans une circulaire en date du 18 avril 2006, une série de chiffres précis fournis par le Ministère de la Fonction Publique lors de la réunion de la Commission Centrale d’Hygiène et Sécurité (CCHS) du 6 avril 2006.

Signalons d’abord que le Ministère fournit, pour l’année 2004, une évaluation de 4,8 % en ce qui concerne le taux de travailleurs handicapés dans la Fonction Publique (hors Éducation Nationale). La FGF-FO relève que, dans ce quota de 4,8 %, le Mi­nistère compte (en toute légalité) les militaires vali­des, qui sont au nombre de 6 799 en 2004. Le vérita­ble taux, en enlevant les valides, n’est plus que de 4,1 %.

Rappelons en effet que dans le quota réglemen­taire de 6 % de travailleurs handicapés instauré par la législation antérieure au 11 février 2005, la Loi Montchamp compte toujours, comme dans le Sec­teur Privé, de faux handicapés, à savoir les anciens mi­litaires valides qui bénéficient encore du système dit des « emplois réservés »… [1] Dans les faits, la Fonc­tion Publique est le plus gros employeur d'an­ciens militaires, ce qui conduit à ce que 17 % des person­nes comptabilisées comme handicapées dans la Fonction Publique de l'État sont des anciens mi­litai­res valides !

La FGF-FO a souligné également « l’effet mira­culeux » du FIPHFP : alors que les chiffres sta­gnaient depuis plusieurs années (3,6 % en 2002, 3,6 % en 2003), on assiste à un « saut quantitatif » impressionnant en 2004 : 4,1 % (hors Éducation Nationale)... Les ministères auraient donc découvert « subitement », l’année de la mise en place de la sanction financière du FIPHFP, un nombre impres­sionnant de personnes handicapées « inconnues jusqu’alors ».

En effet, c’est sur la masse des effectifs en place que les chif­fres ont énormément augmenté :

+ 28 % d’agents inaptes et reclassés, ce chiffre est vraisemblablement très surévalué.

+ 20 % d’« équivalents bénéficiaires », c’est-à-dire de contrats passés avec des établissements pro­tégés…

+ 12 % de personnes handicapées, pour la plupart déjà en poste auparavant.

En revanche, les recrutements stagnent quasi­ment : + 4 % seulement, et le nombre de recrute­ments par contrat baisse : de 881 en 2003, ils pas­sent à 758 en 2004 ! Et dire que la Fonction Publi­que a tout misé sur ce type de recrutement, en sup­primant les em­plois réservés …



[1] Ce système a par contre été supprimé pour les handica­pés, suite à l’accord signé par le gouvernement et cer­tains syndicats minoritaires de la Fonction Publique, le 9 octobre 2001.