Photo d'archive du petit train interlude des années 50 et 60 : un train miniature passait devant l'écran. Sur chaque wagon, un indice pour résoudre un rébus. À la fin, on avait la solution. Le mot

Compte-rendu de la rencontre avec M. Guillaume Pépy, Président de la SNCF - Jeudi 16 février 2017 Salle du Palais des Congrès de Dijon.

Avant que nous n’entrions dans la salle de réunion, la secrétaire (Mme Valérie Lépiney de SNCF Réseau) chargée de recevoir les inscriptions nous a informés que durant une demi-heure les trois associations de personnes handicapées, à savoir : l’Association des Paralysés de France (APF), l’Association Valentin Haüy (AVH), le Comité pour le Droit au Travail des Handicapés (CDTHED), pourraient s’exprimer. Malheureusement, il n’en a rien été. D’emblée, la discussion s’est engagée sur des questions d’ordre techniques, discussion au cours de laquelle la FNAUT (Fédération Nationale des Associations d’Usagers du Transports) avait la part belle. Il nous était donc difficile, voire impossible pour les représentants du CDTHED, de nous exprimer et de lire la déclaration que nous avions préparée.

M. Guillaume Pépy était assisté de M. Éric Cinotti Directeur régional TER Bourgogne-Franche-Comté et de M. Abelkim Amoura, Directeur territorial Bourgogne et Franche-Comté de SNCF Réseau. Étaient également présents à la réunion des représentants d’associations d’usagers et de personnes en situation de handicap.

M. Pépy, après avoir salué chaque participant, a ouvert la réunion en annonçant les projets de la SNCF pour la région Bourgogne Franche-Comté. Parmi ces projets, on retiendra :

La mise en accessibilité de la gare de Dijon-Ville

Ce sera un chantier très important d’une durée de 3 ans (2019-2022) et d’un coût de 18 millions d’euros. En introduction, M. Pépy avertit l’assistance que ces travaux d’une grande ampleur entraîneront « un grand bazar » à la gare durant leurs réalisations et entraîneront des désagréments (réductions du nombre de trains, du nombre de quais). L’accessibilité existante sera garantie durant ces travaux. Suite à ces travaux, l’accès aux quais se fera, d’un côté par des escaliers doublés d’un ascenseur, et de l’autre côté par une rampe avec une pente maximum de 10 % (ce dispositif existe déjà en gare de Lyon Part-Dieu par exemple.

Le CDTHED a fait part de son regret que la gare de Dijon n’ait pas été rendue accessible lors de la mise en service du TGV Rhin-Rhône en décembre 2011. Selon M. Cinotti, cela n’a pas été possible à cette époque suite à une insuffisance de moyen financier...

La circulation de trains en Équipement Agent Seul (EAS) sur certains parcours

Sur certaines relations, il n’y aura pas de contrôleur à bord des trains. Ces derniers seront en équipe de 2 à 8 et assureront des contrôles aléatoires sur les trains. M. Pépy a assuré qu’aucune suppression de postes n’aura lieu concernant les contrôleurs.

La disparition des guichets dans les petites gares

Ces derniers sont remplacés par des automates utilisables avec difficultés ou avec impossibilité d’utilisation par la plupart des personnes handicapées. Les solutions proposées sont l’utilisation de ligne directe (3635 - numéro surtaxé), internet ou contacter Accès plus, qui contactera le contrôleur du train qui établira le billet sans majoration de prix...

Après environ une heure de présence, M. Pépy a dû quitter la réunion, car d’autres obligations l’attendaient. Avant qu’il ne quitte la salle, le CDTHED a pu lui remettre le document contenant la déclaration.

La réunion se poursuivit durant environ une heure avec MM. Cinotti et Abelkim Amoura. Durant cette 2nme partie de la réunion plusieurs sujets liés à l’accessibilité ont été abordés :

L’accessibilité des voitures « Corail »

Ces voitures circulent entre autres sur les relations Dijon-Lyon et Dijon-Paris (via ligne classique). Un participant a regretté la situation de l’emplacement de la voiture avec accès PMR, en tête ou en queue de train, qui peut rendre une correspondance difficile.

Le représentant de la FNAUT a suggéré de reprendre les voitures avec accès PMR des rames Téoz afin d’en placer une en milieu de train. Pour info, les rames Téoz sont des rames Corail circulant entre autres sur les relations Paris-Clermont-Ferrand via Nevers ou Paris-Toulouse. Ces rames seront remplacées dans un avenir proche par de nouvelles rames accessibles.

Le nombre de places PMR dans les TGV ainsi que l’accessibilité des toilettes de ceux-ci

Sur les TGV les plus anciens, il n’y a qu’une seule place PMR. Sur les TGV récents (TGV Duplex à 2 niveaux), il y a trois places PMR et des toilettes accessibles.

L’absence de personnel dans certaines gares de correspondances

Cette absence de personnel (comme à Andelot par exemple) rend le changement de train difficile, voire impossible pour une personne en situation de handicap.

D’autres sujets furent abordés lors de cette rencontre, mais avec aucun lien concernant les problématiques liées à l’accessibilité...

Cette réunion fut décevante, le quasi-monopole de la FNAUT dans les débats empêchait les autres associations de s’exprimer. De plus, cette association cherchait à mettre à l’écart les autres associations.

 

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Déclaration CDTHED pour la réunion avec M. Guillaume Pépy, Président de la SNCF

(Le temps de parole des associations de handicapés ayant été réduit à la portion congrue, le CDTHED n’a pas pu faire cette intervention en présence de M. Pépy. Elle lui a été remise par écrit au moment où il partait...)

Bonjour,

Je représente ici le Comité pour le Droit au Travail des Handicapés et l’Égalité des Droits (CDTHED - www.cdthed.fr).

Comme l’ensemble du monde associatif, le CDTHED refuse la logique instaurée par l’ordonnance de septembre 2014 d’aménagements « prioritaires », logique qui, au travers des Agendas d’Accessibilité Programmée (Ad'AP) laisse sur la touche les usagers handicapés ayant la malchance de subir les équipements « non-prioritaires » ! 

Le CDTHED demande l’accessibilité totale de l’ensemble des moyens de transport en commun notamment des trains, ainsi que de l’ensemble des gares (routières et ferroviaires), - et pas uniquement les gares labellisées - sauf impossibilité technique avérée. Pour ne pas être une accessibilité au rabais, il faut aussi du personnel. Comme les autres usagers, nous nous inquiétons de voir un nombre croissant de gares fonctionner sans personnel, ou avec des effectifs réduits.

Les moyens de substitutions doivent être mis en œuvre chaque fois qu’il y a impossibilité technique d’accessibilité des transports communs, et en attendant l’achèvement de l’adaptation de tous les trains et de toutes les gares

Ces moyens de substitutions doivent être ouverts à toutes les personnes affectées d’un handicap permanent ou temporaire, et ce sans restriction - en liaison étroite avec les services PMR qui ne doivent pas être soumis à des conditions de résidence comme c’est souvent le cas.

Par ailleurs, le Président de l’ANPIHM (Association Nationale Pour l’Intégration des Handicapés Moteurs), M. Vincent Assante, que vos services ont visiblement oublié d’inviter, nous a chargés de vous rappeler sa demande de mise à disposition pour les usagers handicapés, dans tous les parkings des gares, d’un système de paiement à distance analogue au télépéage des autoroutes.

Monsieur le Président,

Conscient que tout ne peut pas se faire tout de suite, le CDTHED vous demande que cette accessibilité soit réalisée dans le cadre d’une planification rigoureuse, avec des engagements et un échéancier précis !

Nous attendons vos réponses, que nous transmettrons aux usagers handicapés.